La révision ou la contestation “à froid” : dans quels cas possible ?
Le principe d’autorité de la chose jugée
Un principe majeur encadre les décisions du tribunal : l’autorité de la chose jugée. Cela signifie que, sauf recours ouvert dans les délais, le jugement s’impose à tous et ne peut plus être remis en cause sur le fond. C’est une garantie de stabilité juridique, mais cela ne veut pas dire qu’aucun recours n’existe si la situation évolue de façon imprévisible.
Circonstances exceptionnelles : le recours en révision
Dans 2 à 3 % des affaires (source : statistiques.justice.gouv.fr), un recours en révision est introduit. Il s’agit d’une voie très exceptionnelle qui permet de redemander au juge de statuer à nouveau, mais uniquement dans certains cas graves :
- Fraude révélée (exemple : l’un des époux avait dissimulé des biens ou des dettes au moment du partage)
- Pièces inconnues lors du procès mais qui auraient changé la donne si elles avaient été connues
- Erreur ou faux en écritures, corruption avérée…
Le délai pour agir en révision est limité : 2 mois à compter de la découverte du fait nouveau ou de la reconnaissance de la fraude (article 595 du Code de procédure civile).
Quid de la révision d’une prestation compensatoire ?
Si la prestation compensatoire est versée sous forme de rente (et non de capital), elle peut, exceptionnellement, être révisée, suspendue ou supprimée si un “changement important dans les ressources ou les besoins de l’une ou l’autre partie” intervient (article 276-3 du Code civil).
Exemple fréquent : un bénéficiaire de la prestation retrouve un emploi très bien rémunéré, ou l’ex-conjoint débiteur subit une chute importante de revenus. Dans ce cas, un recours “adaptatif” reste possible, mais il ne remet pas en cause le principe du partage initial.